Louis-Marie CORDONNIER (1854-1940) Voir généalogie

Grâce à son œuvre architecturale prolifique, Louis-Marie Cordonnier a laissé une empreinte durable dans le temps, en France et à l'étranger : Basilique Sainte Thérèse de Lisieux, Bourse d'Amsterdam, Palais de la Paix de la Haye, Opéra et Nouvelle Bourse de Lille, ainsi que de nombreux hôtels de ville de style flamand.

C'est à ses origines qu'il doit son attachement aux valeurs artistiques qui lui feront découvrir le besoin de créer des œuvres pour les mettre à la portée de ses contemporains. Louis-Marie Cordonnier (1854-1940) Voir généalogie est né à Haubourdin le 7 juillet 1854, d'un père architecte (Jean Baptiste Cordonnier (1820-1902) Voir généalogie ) qui l'initie au métier et auteur en particulier de l'église Saint Maclou, de l'hôpital et de sa chapelle en 1878. Louis-Marie entre comme élève au palais des Beaux-Arts de Paris de 1875 à 1881. A son tour, il dispensera son enseignement à de nombreux disciples durant sa carrière longue et féconde. Ses mérites sont reconnus. Il deviendra membre de l'Institut et sera décoré de la médaille d'officier de la Légion de Honneur.

Il se passionne pour un art nouveau : l'art régionaliste, un mouvement esthétique en opposition à l'architecture officielle, uniforme et figée qui a traversé tout le 19è siècle. Croyant au progrès, voulant que l'architecture reflète les traditions locales, il imagine des solutions pour se rapprocher des conditions d'existence de l'habitant. En fait, Louis-Marie Cordonnier alliera avec bonheur l'art à la modernité de son époque.

L'homme d'art haubourdinois acquiert de l'expérience et une solide réputation d'architecte. Son talent est employé en 1929 à la construction de la basilique de Lisieux, en l'honneur de Sainte Thérèse. Le sanctuaire sera achevé en 1937. Cette année-là, le 11 juillet, le Cardinal Pacelli, qui deviendra le futur pape Pie XII, bénit solennellement, au milieu d'une foule considérable, l'édifice religieux. Là, quatre-vingts prêtres se succèdent toute une nuit pour Célébrer la messe et donner la communion. A la réalisation de cette œuvre monumentale est associé son fils Louis Stanislas, également architecte.

Sa renommée ne laisse pas indifférents nos voisins étrangers. Il produit les plans du palais de la Paix de la Haye et de la bourse d'Amsterdam.

Mais c'est au Nord qu'il donne la préférence. A l'époque où Hardelot n'était qu'une étendue de dunes, il conçoit sur le site, de 1905 à 1914, la célèbre station balnéaire, rivale du Touquet. Grâce à son talent, le lieu se couvre alors de villas, d'un casino auxquels s'ajoutent une église et des équipements publics. En 1906, son projet de construction de la bourse de Lille est adopté, mais il faut attendre 1920 pour voir son achévement. On lui doit l'édification en 1922 de l'hôtel de ville de Merville et de son beffroi, ainsi que la reconstruction en 1932 de l'imposant hôtel de ville de Bailleul, de style flamand. Reprenant toujours le beffroi nordiste et le pignon à la flamande, il parcourt la région et continue de bâtir. Sa personnalité se manifeste dans une série de réalisations : en 1940, l'hôtel de ville de Dunkerque, en briques rouges et pierres blanches, les mairies d'Armentières, de Loos et de la Madeleine. Enfin, on lui doit la conception de la lanterne des Morts et de la chapelle de Notre Dame de Lorette.

Le 15 octobre 1954, la ville d'Haubourdin rend hommage à ce bâtisseur et homme de foi, en dénommant Louis Cordonnier le groupe scolaire situé dans le quartier de l'Heurtebise.

Sans doute s'étonnera-t-on que ce génie n'ait pas laissé l'empreinte d'un hôtel de ville dans sa ville natale. Mais qu'importe, ses réalisations l'ont rendu célèbre dans notre région et ailleurs. Elles appartiennent désormais au patrimoine de l'humanité et à ce point de vue, les Haubourdinois peuvent en être très fiers.

Source : Pierre BEETS - Magazine d'Haubourdin - N°28 - janvier 1998