Joseph-Henri LOUWICK, écrivain

Joseph-Henri Louwick, né à Haubourdin (1886-1983) Voir généalogie , deviendra - en marge de sa profession - un écrivain aux talents multiples. Plusieurs de ses œuvres seront couronnées par l'Académie Française. Une rue de la ville perpétue sa mémoire depuis 1983.

Haubourdin peut s'enorgueillir d'avoir été le berceau de brillants personnages, devenus célèbres au-delà des frontières communales : l'architecte Louis Marie Cordonnier (1854-1940) Voir généalogie , le peintre Gustave Grau (1873-1919), le romancier de science fiction et du fantastique Jean-Jacques Bridenne (1943-1969). À cette brochette d'élites, ajoutons le nom d'un autre Haubourdinois, le romancier et poète Joseph-Henri Louwick, connu par le caractère régional de ses livres.

Joseph-Henri Louwick est né le 18 juin 1886 à Haubourdin. D'abord élève à l'école primaire de sa ville natale, puis du lycée de Cambrai, il entre à la faculté de Lille. Après de brillantes études, il se dirige vers la Sorbonne. Pendant quelques années, il enseignera au petit séminaire d'Haubourdin, rue Leclerc.

Très vite, il se met à écrire et commence son premier roman “L'écho du gouffre” , publié sous forme de feuilleton en 1913. Dans cette œuvre, il s'attache à peindre la réalité sociale et excelle dans les sujets du terroir autour de Beaucamps. Il accorde aussi une large place aux scènes de la vie quotidienne qui se déroulent tantôt à Bergues et dans tout le pays flamand, tantôt à Aubers, Fromelles, Haubourdin. Lille servira plus tard, en 1956, de toile de fond pour son roman “Tayeb” qu'il situe dans les milieux populaires.

L'écrivain a conservé dans sa mémoire le souvenir de sa ville natale, le “Cher Haubourdin de 1900” , une évocation colorée qu'il a écrite spécialement pour l'ouvrage municipal “Haubourdin 10 siècles d'histoire” , paru en 1972. Son talent attire l'attention de l'Académie Française ; c'est ainsi que le roman “la race qui refleurit” est couronné en 1922.

Son activité littéraire s'étend aussi à d'autres domaines. En 1927, il publie la “Légende du gui” dont on tirera en 1933 un opéra qui sera joué à l'Opéra de Paris. Le théâtre le tente, il produit cinq pièces.

En 1943, il obtient le grand prix du roman de l'Académie Française, avec le titre “Danse pour ton ombre” , ouvrage donné en feuilleton par Radio-Lille. Quelques œuvres poétiques comme “Il neige des merveilles” reflètent la richesse de ses dons.

Joseph-Henri Louwick reçoit la médaille d'Officier de la Légion d'Honneur (en 1930) qui récompense une vie au service de la littérature. Cet écrivain prolifique étonne encore quand il publie à plus de 80 ans un recueil de poèmes couronné par l'Académie Française.

Il s'éteint à l'âge de 97 ans, à la suite d'une quasi-cécité qui a ralenti son activité littéraire.

Nos édiles lui rendent hommage le 28 juin 1983 en décidant de donner son nom à la rue principale du lotissement des “Rouges Tuiles” , rue Leclerc.

Joseph-Henri Louwick n'a jamais fait de sa passion d'écrire une profession. Cet ancien directeur de banque a contribué à faire connaître la vie du terroir à son époque. Il nous a laissé une collection d'œuvres que l'on peut découvrir à la bibliothèque municipale (Le cher Haubourdin de 1900 ). Dans le coin spécifique du “fonds ancien” , vous goûterez les délices de l'histoire locale au début du 20è siècle de cet auteur haubourdinois.

Source : Pierre BEETS - Magazine d'Haubourdin - N°40 - décembre 2001