Haubourdin peut s'enorgueillir d'avoir été le berceau de brillants personnages, devenus célèbres au-delà des frontières communales : l'architecte Louis Marie Cordonnier (1854-1940), le peintre Gustave Grau (1873-1919), le romancier de science fiction et du fantastique Jean-Jacques Bridenne (1943-1969). À cette brochette d'élites, ajoutons le nom d'un autre Haubourdinois, le romancier et poète Joseph-Henri Louwick, connu par le caractère régional de ses livres.
Joseph-Henri Louwick est né le 18 juin 1886 à Haubourdin. D'abord élève à l'école primaire de sa ville natale, puis du lycée de Cambrai, il entre à la faculté de Lille. Après de brillantes études, il se dirige vers la Sorbonne. Pendant quelques années, il enseignera au petit séminaire d'Haubourdin, rue Leclerc.
Très vite, il se met à écrire et commence son premier roman L'écho du gouffre , publié sous forme de feuilleton en 1913. Dans cette œuvre, il s'attache à peindre la réalité sociale et excelle dans les sujets du terroir autour de Beaucamps. Il accorde aussi une large place aux scènes de la vie quotidienne qui se déroulent tantôt à Bergues et dans tout le pays flamand, tantôt à Aubers, Fromelles, Haubourdin. Lille servira plus tard, en 1956, de toile de fond pour son roman Tayeb qu'il situe dans les milieux populaires.
L'écrivain a conservé dans sa mémoire le souvenir de sa ville natale, le Cher Haubourdin de 1900 , une évocation colorée qu'il a écrite spécialement pour l'ouvrage municipal Haubourdin 10 siècles d'histoire , paru en 1972. Son talent attire l'attention de l'Académie Française ; c'est ainsi que le roman la race qui refleurit est couronné en 1922.
Son activité littéraire s'étend aussi à d'autres domaines. En 1927, il publie la Légende du gui dont on tirera en 1933 un opéra qui sera joué à l'Opéra de Paris. Le théâtre le tente, il produit cinq pièces.
En 1943, il obtient le grand prix du roman de l'Académie Française, avec le titre Danse pour ton ombre , ouvrage donné en feuilleton par Radio-Lille. Quelques œuvres poétiques comme Il neige des merveilles reflètent la richesse de ses dons.
Joseph-Henri Louwick reçoit la médaille d'Officier de la Légion d'Honneur (en 1930) qui récompense une vie au service de la littérature. Cet écrivain prolifique étonne encore quand il publie à plus de 80 ans un recueil de poèmes couronné par l'Académie Française.
Il s'éteint à l'âge de 97 ans, à la suite d'une quasi-cécité qui a ralenti son activité littéraire.
Nos édiles lui rendent hommage le 28 juin 1983 en décidant de donner son nom à la rue principale du lotissement des Rouges Tuiles , rue Leclerc.
Joseph-Henri Louwick n'a jamais fait de sa passion d'écrire une profession. Cet ancien directeur de banque a contribué à faire connaître la vie du terroir à son époque. Il nous a laissé une collection d'œuvres que l'on peut découvrir à la bibliothèque municipale (Le cher Haubourdin de 1900 ). Dans le coin spécifique du fonds ancien , vous goûterez les délices de l'histoire locale au début du 20è siècle de cet auteur haubourdinois.