Petit Séminaire d'Haubourdin

En 1982, les anciens et imposants bâtiments du séminaire d'Haubourdin, à l'angle des rues Potié et du général Leclerc, succombèrent sous la pioche des démolisseurs. Une longue histoire d'un siècle s'achevait en quelques instants. De l'édifice il ne restera qu'un trou béant dans le paysage urbain.

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Une vue générale.
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Le réfectoire.
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Un dortoir.

Le parloir.
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Le jardin de la salle des fêtes.
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Le bâtiment de la salle des fêtes.
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Le jardin.

Bâtiment de la seconde division
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La salle d'étude de la seconde division.
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La chapelle.
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La chapelle à une autre date.

Intérieur de la salle des fêtes
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L'autel principal à la même époque.

L'origine du bâtiment remontait à la fin du dix-neuvième siècle, lorsque les frères maristes ouvrirent le pensionnat Saint Joseph. Avant qu'il disparaisse, on pouvait encore lire la date de construction, 1877, marquée par des briques en saillie sur la façade du bâtiment principal. L'école, qui enseignait le latin, fonctionna jusqu'en 1901. Après le départ des frères maristes, l'archevêché de Cambrai reprit les locaux et y installa en 1907 un petit séminaire.

L'établissement ferma en 1969 et l'évêché céda les locaux au comité régional de l'enfance et de l'adolescence inadaptée. C'est ce comité qui décida d'abattre les bâtiments anciens, mal adaptés, pour y construire du neuf.

De nombreuses personnes de la région conservent encore le souvenir de son aspect renaissance : deux hautes colonnes prolongées par un clocheton entouraient le porche d'entrée, surmonté d'une statue, bâtiments en équerre à trois niveaux, rehaussés d'une rangée de fenêtres coniques perçant la toiture. La perspective sur les jardins plantés d'arbres avait un petit côté de paradis. L'intérieur abritait les dortoirs où s'allongeaient des rangées d'alcôves aux clôtures de bois fermées par des rideaux, la chapelle, le réfectoire, le cloître, les classes, ainsi qu'une salle des fêtes équipée d'une scène de théâtre.

Au début du siècle, le nombre de séminaristes augmentait sensiblement pour atteindre en 1929 le maximum de 300 élèves. On songea un moment à transférer les classes supérieures à Beaucamps, qui disposait d'espaces immenses. Finalement l'agrandissement se fit sur place car Haubourdin bénéficiait de moyens de communication qui faisaient défaut à Beaucamps. Durant les hostilités de la Grande Guerre, le séminaire fut réquisitionné par les Allemands et la chapelle entièrement brûlée. Elle sera restaurée en 1919. En mai 1940, les sous-sols abritèrent deux cents réfugiés bloqués à Haubourdin. Après la seconde guerre mondiale, le nombre de vocations allait en diminuant et l'institution, transformée en collège, accueillit pendant les dernières années des élèves non-séminaristess.

De nombreuses personnalités ont étudié ou professé au petit séminaire d'Haubourdin. Citons-en quelques noms : l'écrivain Joseph Louwyck y enseigna (Joseph-Henri Louwick), ainsi que le chanoine Paul Lestienne, historien local réputé. Albert Decourtray, cardinal et archevêque de Lyon, primat des Gaules, y fit quant à lui ses études.

Ainsi disparut l'établissement religieux qui, pendant de nombreuses années, avait formé l'élite intellectuelle d'Haubourdin. Gloire passée qui fait dire aux latinistes : “Sic transit gloria” (ainsi passe la gloire).

Source : Pierre BEETS - Bulletin municipal - N°20 - 4è trim 1995