Un Maire généreux : Auguste Potié (1858-1939) Voir généalogie

Premier magistrat de la ville pendant trente-cinq ans et sénateur pendant trente ans, Auguste Potié est resté l'une des figures marquantes de son époque. Une rue perpétue sa mémoire.

Rares sont les personnages qui ont laissé une trace dans l'histoire locale et assisté de leur vivant à l'installation d'une statue érigée en leur honneur. C'est pourtant le cas d'Auguste Potié fils (1858-1939) Voir généalogie , Maire d'Haubourdin de 1900 à 1935. Il a ainsi eu le privilège d'assister à l'inauguration de son propre buste installé dans la salle du Conseil Municipal.

Toute son action politique a été marquée par une activité débordante, un désintéressement sans faille, allant jusqu'à faire des donations sur ses deniers personnels. Les archives municipales révèlent par exemple une donation de cent mille francs de l'époque pour aider la ville à faire l'acquisition du domaine de Beaupré afin d'y aménager une école, des installations sportives et des camps de vacances.

Né d'une très ancienne famille de cultivateurs le 28 novembre 1858, Auguste Potié se nourrit des idées républicaines. Déjà au lycée de Lille, on le voit distribuer des discours du républicain Léon Gambetta. Sa vie publique débute en 1887 quand il est élu pour siéger à l'assemblée communale. D'abord adjoint, il sera ensuite constamment réélu Maire pendant trente-cinq ans. Parallèlement, il mène des activités publiques à l'extérieur de sa commune. Il est élu Vice-Président du Conseil Général et Sénateur du Nord. Il sera également le Président de onze syndicats, comités ou associations. On peut d'ailleurs noter qu'il préside le comité Herd-Book flamand.

Ce bas-relief reproduisant les traits d'Auguste Potié, sénateur-maire pendant trente-cinq ans, a été exécuté en terre cuite vernissée par la société Bonzel à l'occasion des vingt-cinq ans de mandat parlementaire du “ Père Auguste ” (Coll. particulière).

Pendant les hostilités de la Grande Guerre, Auguste Potié est incarcéré par les allemands à la prison de Sieburg. Là, il rencontre son adversaire politique du conseil Municipal, Célestin Cordonnier (1849 - ?) Voir généalogie . Cette union aura des effets heureux : après une promesse faite à son compagnon de captivité, Auguste Potié offrira cinq postes au parti de son rival dans son équipe.

Sous son administration, on lui doit la construction d'écoles publiques, l'édification d'une école de natation, rue Clarisse, aujourd'hui disparue, la création d'une école pratique de commerce et d'industrie. Il dote la ville d'habitations à bon marché et développe les jardins ouvriers. Quand Albert Vanderhaghen (1838-1907) Voir généalogie lègue à la ville son château entouré d'un immense parc, il profite de cette aubaine pour créer le jardin public actuel.

Le 11 juin 1933, une manifestation a lieu en son honneur pour commémorer le trentième anniversaire de son élection au Sénat et sa quarante-septième année de vie publique : plus de six cent cinquante convives prennent place dans la salle du marché couvert, provisoirement agrandie pour la circonstance. Aux réjouissances, sont associés les chômeurs et les déshérités de la commune.

Auguste Potié est mort en 1939 dans sa ferme du Bocquiau (Ferme du Bocquiau). Une rue de la ville perpétue sa mémoire depuis le 21 avril 1940. On trouve sa tombe au cimetière d'Haubourdin

Remarque : Néanmoins, il faut savoir que la rue A. Potié porte son nom en référence à Auguste Potié père et qu'elle a été dénommée ainsi en 1897, après s'être appelée chemin de l'Aignerue.

Source : Pierre BEETS - Magazine d'Haubourdin - N° 33 - mai 1999